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Alphonse Arthur BAILLEUR : de crapule à bagnard…

En généalogie, il y a plusieurs facettes des recherches. L’une d’entre elles est d’espérer tomber sur un ancêtre illustre et prestigieux qu’on aura fierté à présenter. Fier de part la raison de sa notoriété ; inventeur, homme politique, comédien, acteur, chanteur... Ici, ce n’est pas cette facette qui va être mise en avant. Je dirais même que c’est l’exact opposé. Je ne dirais pas que je suis fier de vous présenter cette ancêtre mais son histoire reste tout de même passionnante.

Adrienne Marie BAILLEUR

Alphonse Arthur BAILLEUR est mon arrière grand-oncle, c’est à dire le frère de la grand-mère à ma mère, vous suivez ? Il naît en 1882 à Pérenchies de Charles BAILLEUR et Flavie DEROMMELAERE. Forcé de constater que cette famille n’a pas beaucoup de chance. Le père se mariera à 4 reprises suite au décès de ses épouses successives pour ensuite décéder à l’âge de 44 ans. Vous l’aurez compris, Flavie, la mère aura encore moins de chance étant donné qu'elle décèdera 2 ans après la naissance d’Alphonse, elle a donc 22 ans laissant donc son fils Alphonse et Adrienne, mon arrière grand-mère alors âgée de 3 mois. Le décor est donc planté, vous comprenez un peu la situation.

Charles a dû avoir du fil à retordre concernant l’éducation d’Alphonse, qu’on retrouvera d’ailleurs plus souvent utilisant le prénom Arthur. Il n’avait pas l’air enclin à respecter la loi. Et ça ne lui déplaisait pas.


C’est en 1898 que les hostilités commencent alors qu’il a 16 ans. C’est avec la complicité de trois de ses comparses qu’il a commis le vol d’un coffret renfermant titres, bijoux et argent d’une valeur total de 16000 francs. Il fut donc condamné à 8 jours de prison et ses parents, ou plutôt son père et sa belle mère, ont été désigné responsable civilement. Ça n’a pas eu l’air de trop le déranger étant donné que quelques années plus tard, il est arrêté par un agent de sûreté pour vol de jambons. Arthur détaillait les jambons volés par portions pour les revendre ensuite. La même année, il est surpris en train de voler des litres de spiritueux alors qu’il demandait à être servi par le cabaretier.


Le voleur de jambon - 1901

S’ensuit cambriolages, fraude de 3kg d’allumettes, vol au comptoir… il s’en sort toujours avec 6 mois de prison, 500 francs d’amende et à chaque fois il ne nie pas les fait, voir les revendique. Il dit lui même qu’il vole « parce que ça lui plait ». C’est au tribunal, jugé pour vol qu’il affirme devant le commissaire de police et au Parquet « Si je n’ai pas pris d’avantage, déclara-t-il, c’est qu’il n’y avait pas plus d’argent. Je vole, parce que c’est mon idée d’agir ainsi. »


À garder cette attitude à chaque fois qu’il se fait arrêter, il finit par être condamné le 12 août 1910 à un an et un jour de prison au bagne de Saint Laurent du Maroni, en Guyane. C’est grâce à son dossier de bagnard qu’on apprends qu’il a le physique du bandit. Malgré sa petite taille, 1m67, il est nanti de plusieurs tatouages. A savoir un tatouage d’une tête d’homme et d’une tête de femme ainsi qu’un autre tatouage représentant une ancre marine cordée.

"La Loire", bâteau sur lequel Arthur arriva en Guyane.

Connaissant désormais l’individu, vous imaginez-bien qu’il ne s’est pas arrêté là. Durant son séjour au bagne, il a tout de même essayé à 5 reprises de s’évader de la prison. Parfois en y parvenant pendant 4 mois mais la plupart du temps, il est réintégré le même jour. Il finirait par s’assagir car c’est en 1922 qu’il fut admis à la relégation individuelle, régime lui permettant d’avoir une concession agricole afin de pouvoir vendre sa production et gagner un petit pécule. Il n’en profitera que quelques années car il décède le 13 novembre 1930 à Saint Jean du Maroni.


Ne me manque qu’une photo, un portrait, un visage à mettre sur cette énergumène pour finaliser les recherches. Mais cela me semble très compromis étant donné que je n’ai qu’une ou deux photos d’Adrienne âgée et que sa demi-sœur Emma est décédée à l’âge de 24 ans et célibataire. Je n’ai donc pas de descendance autre que la branche d’Adrienne, c’est à dire la mienne.


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